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L’identification et la conservation des vernis or sur les bronzes d’ameublement

L’imitation de la dorure par l’application d’un vernis transparent sur les alliages de cuivre décoratifs est une pratique courante au XIXe siècle sur les objets scientifiques, décoratifs et liturgiques. Dans le cas des bronzes d’ameublement de production française, elle se situe dans la tradition des techniques de finition employées depuis le XVIIe siècle. Cet art se retrouve sous la forme de luminaires, cartels, chenets, ornements de meubles, petits objets utilitaires, etc. dans les intérieurs parisiens dont il devient un élément privilégié de décoration. Le principe consiste à appliquer une couche de vernis invisible à l’œil nu, communément désignée sous le vocable « vernis or », constituée de mélanges plus ou moins complexes de liants d’origine naturelle et de colorants afin d’obtenir des teintes dorées différentes. L’aspect final de la surface est influencé par la composition de l’alliage cuivreux, par sa préparation de surface et par le type de vernis employé, plus ou moins teinté.

La présence de ces vernis trompe l’œil pose un problème bien particulier en conservation-restauration. Ainsi, le praticien est souvent confronté à une double complexité. D’une part, il s’agit d’identifier la présence matérielle de ces finitions fragiles. Ces dernières sont parfois fortement dégradées ou alors tellement intactes qu’il est difficile de les différencier d’une dorure véritable ; d’autre part, il faut envisager plus concrètement leur conservation. De ce fait, il est nécessaire de développer à la fois des outils de diagnostic de terrain non invasifs, mais aussi d’évaluer l’intérêt patrimonial de ces vernis encore peu étudiés. La communication vise à présenter les premiers résultats d’un programme de recherche (comprenant les projets LacCA et Verilor) mené à la Haute École Arc de Neuchâtel (Suisse) qui a pour objectif de contribuer au développement de méthodes d’identification de ces vernis et d’analyser leurs contextes successifs d’apparition et de développement.

Ainsi, nous présenterons une méthodologie d’identification des vernis axée principalement sur des méthodes simples d’investigations accessibles aux conservateurs-restaurateurs (observations sous lumière blanche, sous rayonnement ultraviolet, imagerie thermique, mesures de résistivité électrique et sonde à courant de Foucault) qui ont été confrontées à des moyens plus sophistiqués de laboratoire (IRTF, FRX, microscopie confocale et ellipsométrie spectroscopique). La mise en application, le potentiel et les limitations de cette méthodologie qui est toujours en cours de développement seront démontrés à travers des études de cas concrets.

Auteurs

Julie Schröter*
Haute École Arc de Neuchâtel, conservation-restauration (HE-Arc CR)

Miriam Truffa-Giachet
IUT Bordeaux 1, département Science génie des matériaux

Giovanni Alaimo-Galli
IUT Bordeaux 1, département Science génie des matériaux

Céline Paris
Sorbonne Université, CNRS, laboratoire Monaris (UMR 8233)

Ludovic Bellot-Gurlet
Sorbonne Université, CNRS, laboratoire Monaris (UMR 8233)

Laura Brambilla
Haute École Arc de Neuchâtel, conservation-restauration (HE-Arc CR)

* Auteure correspondante.

 


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
INP (3 février 2021). L’identification et la conservation des vernis or sur les bronzes d’ameublement. Variations patrimoniales. Le carnet de l’INP. Consulté le 20 avril 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/12sol


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